Covid-19 : Anne Boyer, vice-présidente en charge de la Culture, écrit au ministre de la Culture pour l’alerter sur les “conséquences dramatiques” de cette crise sur les artistes et techniciens du régime des intermittents du spectacle

Monsieur le Ministre,

L’épidémie de Covid-19 touche de plein fouet le monde de la culture et les mesures comme les annonces de l’État à ce jour ne permettent pas de rassurer le monde culturel.Le Conseil départemental de la Haute-Garonne a été contraint d’annuler l’ensemble de ses manifestations culturelles programmées, pour la seule période allant du 13 mars au 24 avril, cela représente plus de 35 manifestations (festivals, spectacles…).

Vous ne l’ignorez pas, ces annulations emportent des conséquences dramatiques sur la situation des intermittents du spectacle. Pour les aider à faire face à cette crise, le Conseil départemental de la Haute-Garonne a décidé de maintenir la prise en charge financière des jours d’intermittences de tous les artistes et techniciens. Aujourd’hui cela représente déjà 117 jours d’intermittence, pour environ 80 intermittents artistes ou techniciens sur cette période.

Cependant tous les organisateurs de manifestations et événements culturels ne disposent pas de cette capacité, subissant eux-mêmes les conséquences de la crise sanitaire.

Afin de ne pas plus précariser les artistes et techniciens, il me semble absolument indispensable de considérer dans les meilleurs délais les solutions amenées par le secteur culturel comme le renouvellement automatique des droits à l’assurance chômage des artistes, des techniciens relevant des annexes XII et X jusqu’au 14 mars 2021 et la mise en place d’une aide dédiée pour les nouveaux-inscrits et les plus fragiles.

L’application par Pôle emploi spectacle du décret du 14 avril 2020 ne résout pas la situation des artistes et techniciens qui seront en renouvellement après la période de confinement.

La crise sanitaire qui nous frappe se mue en crise économique et sociale et c’est, particulièrement préoccupée par la situation une nouvelle fois précarisée des intermittents, que je vous prie de bien vouloir m’indiquer les mesures que vous envisagez de prendre pour les soutenir dans cette période.

Par ailleurs afin d’anticiper et de préparer la reprise des activités culturelles et la réouverture des lieux et établissements dédiés, je vous prierais de bien vouloir nous faire connaitre les conditions envisagées pour la reprise des activités et manifestations culturelles comme pour la réouverture des lieux culturels.

Je vous prie de bien vouloir agréer Monsieur le Ministre l’expression de ma respectueuse considération.

COVID-19 : Un Plan d’urgences Sociales

Les élu.es de la Majorité Départementale , réunie à distance, ont adopté le 16 avril 2020 un plan d’urgences sociales pour les personnes et familles en difficultés afin de faire face aux conséquences de la crise sanitaire.

POUR LES PLUS FRAGILES

Les prestations sociales maintenue :

  • 30 000 personnes âgées bénéficient de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA)
  • 10 000 personnes bénéficient de la Prestation de compensation du handicap (PCH)
  • 36 000 personnes sans emploi bénéficient du Revenu de solidarité active (RSA).

Maintenir l’accompagnement social :

  • 5 Maisons des solidarités (MDS) assurent l’accueil et le traitement des dossiers des 90 points d’accueil du département
  • Maintien des consultations contraceptives et IVG au sein du Centre départemental d’éducation et de planification familiale (CDPEF)
  • Maintien de permanences pour la Protection maternelle et infantile (PMI) dans 4 MDS du territoire
  • Continuité de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) par mail et permanence téléphonique.

POUR LES PERSONNES ET FAMILLES EN DIFFICULTÉ

Création des bons solidaires :

  • Achats alimentaires et d’hygiène
  • Bénéficiaires : parents de collégiens qui ont une aide départementale pour les frais de restauration scolaire, et familles ou personnes isolées précarisées par la crise.

Centre d’accueil d’urgence solidaire pour les enfants en détresse :

  • 200 enfants peuvent être accueillis
  • Une équipe de professionnels volontaires est mobilisée
  • Un forfait de scolarité de 50 € par mois et par enfant pour les 460 assistants familiaux du département.

Prêt de tablettes numériques :

  • 120 élèves des 5 collèges du Réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+) ont bénéficié de ce prêt.

Accompagnement des locataires du parc social :

  • Maintien d’un lien social avec les résidents seniors
  • À l’écoute des 40 000 locataires

Ammy 31 : plateforme numérique pour les résidents :

  • Maintien du lien social entre les résidents d’Ehpad et établissements pour personnes en situation de handicap, et leurs proches

POUR PROTÉGER LA SANTÉ DES POPULATIONS

Protection des agents de la collectivité :

  • Mise en place du télétravail
  • Maintien des services publics indispensables.

Suspension des marchés de travaux publics :

  • 1 200 marchés concernés
  • Une avance jusqu’à 60 % pour les marchés non engagés, soit 10 M€ d’investissement pour la collectivité.

Achat de masques :

  • 1 million de masques pour les personnels en lien avec le public et les particuliers employeurs
  • 210 000 masques ont déjà pu être distribués.

15 collèges ouverts pour les enfants des professionnels prioritaires.

Parc social : désinfection des parties communes.

POUR SOUTENIR LES ACTEURS DU TERRITOIRE

Aides financières :

  • Marchés publics des secteurs du bâtiment et des travaux publics : une avance jusqu’à 60 %, soit 10 M€ pour la collectivité
  • Transporteurs scolaires et interurbains : indemnisation à hauteur de 80 %, soit 4 M€par mois
  • Activité locale : fonds d’urgence de 3 M€
  • Associations qui participent à l’économie locale : fonds de 100 000 €
  • Établissements sociaux et médico-sociaux : avance de 7,4 M€ par mois
  • Revenu exceptionnel de solidarité de 500 € par mois pour les conjoints non-salariés
  • Soutien du tissu associatif : fonds exceptionnel de 2 M€ par mois

Annulation des échéances d’emprunt pour les créateurs d’activités :

  • Théogone : les 13 entreprises hébergées seront exonérées de loyer pour les 6 prochains mois
  • CréADE31 : les 79 bénéficiaires du prêt à taux zéro seront exonérés de leur mensualité pour les 6 prochains mois

POUR MAINTENIR UN LIEN DE PROXIMITÉ

Médiathèque départementale mise en ligne de 70 000 médias :

  • Accès gratuit à 70 000 livres et magazines, 2 500 programmes de formation et 1 000 films
  • Animations jeune public et tous publics proposées sur les réseaux sociaux

Accompagnement quotidien des élus locaux :

  • Agence Haute-Garonne Ingénierie/ATD poursuit ses missions de conseils et d’accompagnement
  • 25 agents entretiennent les routes départementales
  • Contrats de territoire : les règles d’intervention simplifiées et le versement accéléré avec une avance de trésorerie de 60 %

Cellule d’écoute pour les travailleurs indépendants et micro-entrepreneurs :

  • Accompagnement dans les démarches administratives pour l’accès aux droits
  • Soutien psychologique et moral

Avril 2020 : Réflexions sur le monde d’après : notre avenir sera solidaire ou ne sera pas.

Nous traversons une crise sanitaire sans précédent qui met à l’arrêt notre pays et nos territoires. Elle entraîne une crise économique et sociale d’une ampleur inédite qui s’ajoute aux situations tragiques vécues par les milliers de familles endeuillées par la mort d’un parent, d’un proche, d’un être aimé.

Nous, élus locaux, sommes dans l’action au quotidien pour répondre aux urgences du présent mais aussi pour préparer et accompagner une sortie de crise qui s’annonce d’une extrême dureté, inédite depuis l’Après-guerre.

Dès le début du confinement, le Conseil départemental de la Haute-Garonne a mis en place une série de mesures exceptionnelles pour soutenir le secteur social et médico-social, le bâtiment et les travaux publics, le transport scolaire et l’hôtellerie, les personnes et les familles en situation de grande précarité. Et d’ores et déjà, nous préparons un plan de relance de sortie de crise sans précédent pour soutenir l’économie et l’emploi sur nos bassins de vie.

Face à cette crise, face aux drames économiques et sociaux qui émergent, il nous incombe sur nos territoires, en proximité, de déployer les outils de solidarités que les citoyens attendent pour qu’ils ne basculent pas dans la précarité. Nos multiples aides d’urgence envers les plus fragiles, les plus précaires, sont une réponse aujourd’hui nécessaire, indispensable mais provisoire. Pour demain, nos concitoyens exigent des services publics solides et une protection sociale renforcée. Le rejet par une large majorité de Français du projet de réforme des retraites illustre cette attente.

Nous avons le devoir de très vite penser et concrétiser la pérennisation d’un nouveau système de solidarité car les minimums sociaux actuels, tel que le RSA, ne permettent plus de lutter avec efficacité contre la précarité et la pauvreté.

Pour réaliser cet objectif, nous demandons une nouvelle fois au Gouvernement le feu vert pour l’expérimentation du revenu de base sur lequel notre Département, avec d’autres*, s’est engagé dès 2018. Ce revenu de base non conditionné à la recherche d’un emploi salarié serait un véritable revenu de solidarité et de développement pour toute personne précaire exclue du RSA, notamment les jeunes de 18 à 26 ans, les auto-entrepreneurs, les artistes et les créatifs n’ayant pas droit au régime des intermittents du spectacle, les uber-travailleurs ou les seniors qui finissent souvent leurs parcours professionnels à temps partiel, les agriculteurs pauvres, les aidants ou les personnes confrontées à des ruptures de droits.

Pour nous, ce revenu de base est une innovation sociale indispensable, une réponse pertinente et viable pour faire face aux drames humains qui montent. Elle s’inscrit dans le droit fil des grandes réformes ambitieuses que notre pays a su mettre en place à la Libération et qui permirent son redressement économique et une plus grande justice sociale.

L’enjeu est non seulement de garantir à tous une protection plus efficace que celle offerte par les dispositifs actuels de lutte contre la pauvreté, mais également de redonner du sens à un projet de société basé sur la solidarité et la fraternité.

Il ne s’agit pas d’un plan de sauvetage “helicopter money” visant à préserver l’économie financière, mais bien d’investir dans le capital humain et d’engager les mutations nécessaires vers une société solidaire et résiliente, socialement et écologiquement responsable, où personne n’est laissé de côté.

La société d’avant cette crise n’était déjà plus celle de la stabilité et du plein emploi, depuis longtemps. Malgré cela, nous n’avions pas été entendus.

La sortie de cette crise mondiale creusera davantage les inégalités si nous ne bouleversons pas les fondements de notre société : choisir l’humain plutôt que les dividendes, voici le défi.

Nous devons construire un rempart humaniste, social et républicain face à l’individualisme forcené, face au consumérisme débridé, face au communautarisme exacerbé, face au néolibéralisme qui disloque la société et refuse le partage par essence, face à une mondialisation, à une globalisation qui rime avec casse sociale et désastre environnemental, où les furies du fanatisme et du fondamentalisme prospèrent.

Le monde d’après ne peut et ne pourra pas être celui de la globalisation et du tout marché, des premiers de cordée, de la course aux dividendes, de la cupidité ou du ruissellement fantasmé.

Le monde d’après, il nous appartient de le bâtir. Il ne peut pas être celui de la pénurie dans les hôpitaux et de la suppression des services publics, ou de cette solidarité «qui coûte un pognon de dingue» alors que «l’argent magique n’existe pas».

Ce monde ancien, absurde et inhumain, cette politique-là, cynique, s’est fracassée à l’épreuve de la pandémie qui, sur son tragique et mortifère parcours, rappelle à tous mais plus encore aux puissants que «l’homme est la mesure de toute chose».

Ce monde nouveau, que nous voulons et que les Français demandent, doit s’appuyer sur la solidarité.

Il doit s’organiser sur l’économie sociale et le progrès partagé pour affirmer un vivre ensemble à la fois humaniste et universaliste, une société éco-responsable, participative et citoyenne pour garantir un nouveau rapport au bien commun. Ensemble, soyons libres, faisons dès maintenant le choix de vivre autrement, d’innover socialement, pour nous et pour les générations futures.

Trop de réformes sont élaborées « hors sol »et tombent d’en haut sans avoir jamais été confrontées avec le réel. C’est notre volonté d’imaginer les nouveaux possibles et de les confronter au réel sur les territoires. C’est notre ambition.

Investir dans le capital humain plutôt que dans le capital financier.

A l’issue d’une guerre, il y a des vainqueurs et des vaincus.

Imaginons que ce soit l’Humain qui gagne, travaillons pour cela.

Nous, nous y sommes prêts.

Georges Méric, Médecin, Conseiller Départemental du Canton d’Escalquens et Président du Conseil départemental de la Haute-Garonne et Sébastien Vincini, Conseiller départemental du canton d’Auterive et Président du Groupe Socialiste, Radical et Progressiste.

*Alpes-de-Haute-Provence, Ardèche, Ariège, Aude, Dordogne, Finistère, Haute-Garonne, Gers, Gironde, Hérault, Ille-et-Vilaine, Landes, Loire-Atlantique, Lot, Lot-et-Garonne, Meurthe-et-Moselle, Nièvre, Seine-Saint-Denis.

Avril 2020 : « L’État compte ses sous, on comptera les morts »


C’est ce que nous pouvions lire, il y a encore quelques semaines, sur les pancartes des soignants, des professionnels du médico-social, des forces de secours… qui manifestaient à travers toute la France pour exiger des conditions de travail dignes de la 6ème puissance économique mondiale.

La crise sanitaire à laquelle nous faisons face est d’une ampleur inédite pour notre département, pour notre pays et pour notre planète. D’une ampleur et d’une gravité inédites car depuis le début de l’épidémie, le funeste présage se confirme.

Les morts se comptent : ils sont des milliers et tout autant de familles endeuillées mais aussi des milliers de professionnels épuisés et mis en danger car placés malgré eux dans l’habit du soldat désarmé.

À toutes celles et tous ceux qui sont directement frappés par la maladie, qui ont perdu un parent, un ami, soyez assurés de nos sentiments les plus sincères de fraternité et de solidarité.

À tous les professionnels qui luttent pour endiguer cette épidémie ou qui continuent d’exercer une profession essentielle à la vie de la Nation, nous voulons, au nom de l’ensemble de notre majorité, vous témoigner notre profonde reconnaissance et notre soutien plein et entier.

Une reconnaissance qu’il faut étendre aux nombreuses citoyennes et citoyens engagés, aux bénévoles, qui chaque jour continuent de venir en aide aux plus fragiles dans les associations. Mais aussi à celles et ceux qui portent des initiatives solidaires à titre individuel  dans le respect des règles sanitaires. 

Des remerciements qu’il faut bien entendu adresser aux fonctionnaires de notre Département, de notre Région, de l’ensemble du territoire, à ces femmes et ces hommes qui font l’âme du service public. 

En ce qui concerne le Conseil départemental de la Haute-Garonne, nous prenons pleinement la mesure de l’urgence de la situation. Nous agissons en responsabilité grâce à la mobilisation sans faille des agents du Conseil départemental.  

Dès le début de la crise, notre majorité a déterminé deux priorités : protéger nos agents et assurer la continuité de nos missions de service public. Nous avons donc décidé de réduire l’activité de notre collectivité au strict minimum avec la mise en œuvre d’un confinement à domicile du plus grand nombre d’agents possible. L’accueil physique du Conseil départemental a été fermé.

Malgré notre commande d’1 million de masques il y a plus de 15 jours, nous sommes toujours en attente de leur livraison. Ces masques sont essentiels à la protection de nos agents en contact avec le public. Les masques livrés, notre volonté sera aussi de les mettre à disposition des personnels des Services d’Aide à Domicile, des Ehpad, des établissements accueillant des enfants de l’Aide Sociale à l’enfance et des personnes en situation de handicap qui n’en sont toujours pas dotés.

Notre volonté est claire et restera sans aménagement : en aucun cas nous ne laisserons les plus fragiles sans solution sur le bord de la route

Ainsi, nos missions de solidarité perdurent et se concentrent sur les publics les plus vulnérables : les enfants, les familles, les personnes âgées, en situation de handicap ou isolées, ou encore les publics précarisés. Pour toute information précise, les actions menées sont détaillées précisément selon les situations sur le site internet du Conseil départemental de la Haute-Garonne, un accueil téléphonique est aussi assuré par les différents services.

Nous prenons également part à toutes les initiatives pour préserver l’activité économique et l’emploi en Haute-Garonne. 

Nous débloquons un budget de 23,8 millions d’euros pour soutenir les acteurs économiques du département.

Nous mobilisons un fonds de soutien de 2 millions d’euros pour soutenir les associations. C’est un fonds d’aide immédiat pour le mois d’avril, massif et reconductible. 

Nous proposerons à la Commission permanente du 16 avril prochain des dispositifs de soutien exceptionnel pour les artisans, les commerçants et les agriculteurs ainsi qu’un dispositif d’aide alimentaire d’urgence pour les publics les plus vulnérables et pour les collégiens qui normalement bénéficient de la gratuité pour leur repas à la cantine scolaire. 

La période que nous traversons exige la mobilisation de tous et soyez assurés que notre majorité prend pleinement sa part, avec vous et aux côtés de tous les haut-garonnais, dans ce combat commun.

Nous aurions bien sûr préféré qu’un si triste constat ne s’impose jamais à nous, mais chacune et chacun peut aujourd’hui malheureusement mesurer l’importance des valeurs de solidarité et de fraternité pour notre pays, des valeurs que portent les femmes et les hommes de gauche et dont notre société a besoin. Ces mots ne sont pas vides, bien plus que de simples étendards, ils sont le socle de notre Nation, les seuls piliers d’une société souhaitable. Ces fondations, c’est un ciment, le service public, qui les rend pérennes et solides face à l’adversité.

L’heure n’est pas à la recherche de responsabilités, elle est à la cohésion. Néanmoins, s’il est une certitude, c’est celle­­­­ qu’au terme de ce terrible épisode épidémique, une responsabilité collective nous appartiendra. Celle de ne plus jamais rien céder quant à la défense d’une France sanctuaire des Solidarités, de l’Égalité des chances et des droits, de la Dignité des existences et de la Fraternité.

Comme l’a écrit l’écrivaine Annie Ernaux dans sa lettre au Président de la République, voici clairement exprimée l’exigence que nous devrons collectivement porter : «Nous ne vous laisserons plus nous voler notre vie ».

Georges Méric, Médecin, Conseiller Départemental du Canton d’Escalquens et Président du Conseil départemental de la Haute-Garonne et Sébastien Vincini, Conseiller départemental du canton d’Auterive et Président du Groupe Socialiste, Radical et Progressiste.