SESSION PUBLIQUE JANVIER 2020

Vœu dépose par les membres du Groupe Socialiste, Radical et Progressiste

Objet : Nous ne battrons pas en retraite !

Alors que des millions de Françaises et de Français manifestent leur inquiétude face à un projet de réforme des retraites injuste et inéquitable, le Gouvernement s’entête dans une logique purement comptable qui fera de nombreuses perdantes et de nombreux perdants.

Refusant dogmatiquement de compenser les exonérations de cotisations sociales, laissant donc mécaniquement se creuser les déficits, il projette maintenant de faire payer aux salariées et salariés et aux retraitées et retraités les conséquences de son aveuglement idéologique.

Nous, membres de la majorité départementale, réaffirmons notre soutien au système de retraite par répartition, en prenant en compte la pénibilité du travail, en reconnaissant les carrières longues et le droit à une retraite progressive et en assurant à toutes les retraitées et tous les retraités un revenu juste et décent.

Nous refusons de choisir entre travailler plus ou gagner moins et refusons donc tout recours à l’âge pivot.

Nous exigeons le maintien du départ à 60 ans pour les carrières longues.

Nous exigeons le maintien de la pension de réversion à 55 ans.

Nous exigeons un taux de remplacement de 100 % pour les carrières complètes et la réforme du minimum vieillesse dont le montant sera fixé en regard du minimum contributif.

Parce que la réforme doit être juste, elle doit reposer sur un financement équitable, qui passe par le prolongement de la Caisse d’amortissement de la dette sociale, le maintien à 28 % de la cotisation jusqu’à 27 000 euros par mois et enfin, par la mise à contribution des revenus financiers qui échappent aujourd’hui à toute contribution sur les retraites.

Parce que la réforme doit être équitable, nous demandons qu’elle prenne réellement en compte la pénibilité en rétablissant les critères de pénibilité supprimés par la loi Pénicaud, en instaurant un mécanisme de prévention et en modulant les cotisations sociales en fonction des efforts des entreprises en la matière, selon des modalités arrêtées par les partenaires sociaux.

Parce que nul n’ignore que, malgré une législation sans cesse renforcée, l’égalité salariale femme-homme n’est toujours pas atteinte dans notre pays, nous demandons d’indexer les cotisations à l’assurance vieillesse des entreprises sur des objectifs d’égalité salariale.

Parce que chacun sait que si l’éducation d’un enfant n’a pas de prix, elle peut avoir un coût, nous demandons la mise en place du congé paternité voté par le Parlement européen en 2019, pour favoriser l’égalité au sein du couple.

Enfin, pour travailler plus longtemps, encore faut-il avoir un emploi. Nous demandons des états généraux de l’emploi des seniors, afin que nos aînées et aînés ne finissent pas avec un statut précaire, en attendant une retraite de misère.

Comme elle l’a démontré depuis le début du mandat, notre majorité défend une vie digne pour toutes et tous, un salaire juste et une action publique au service de l’émancipation et de la solidarité collective. Aussi, nous exigeons le retrait du projet de loi de réforme des retraites.

Rapporteur Sébastien VINCINI, Conseiller Départemental du Canton d’Auterive