Tribune : avec les jeunes Haut-Garonnais !

Sébastien Vincini, Président du Groupe des élu·e·s Socialistes, Radicaux, Progressistes et Citoyens, revient sur l’engagement de la majorité départementale en faveur des jeunes Haut-Garonnais !

Selon vous, quelle est l’aspiration de la jeunesse haut-garonnaise ?

Les aspirations des jeunesses sont multiples. Pour autant, je considère qu’il y a une urgence absolue, c’est leur bien-être. Les jeunes ont gravement été éprouvés par la crise sanitaire. Les isolements successifs les ont privés d’échanges sociaux essentiels dans un contexte anxiogène omniprésent. Leur scolarité a été perturbée. Leurs conditions de vie se sont dégradées. L’ensemble de ces facteurs a conduit à une détérioration sans précédent de leur santé mentale. Depuis septembre 2021, 62 % des 18- 24 ans déclarent avoir eu des pensées suicidaires. Ces chiffres sont terribles, accablants pour notre pays.

Quels moyens pour endiguer ce phénomène ?

La santé à proprement parler n’est pas une compétence départementale. Pour autant, dès le début de la pandémie, nous avions identifié ici en Haute- Garonne, un risque sur l’explosion des fragilités psychologiques en particulier chez les jeunes et nous avions alerté. Nous avions signé une convention avec le Crous Occitanie pour travailler sur le suivi socio-psychologique des étudiants, ouvert la cellule d’écoute de la Maison des adolescents jusqu’à 25 ans, lutté contre la précarité avec les bons solidaires, élargi le fonds d’aide aux jeunes et le fonds de solidarité́ logement aux étudiants, mis en œuvre notre plan anti- addiction… Nous avons déployé des mesures d’urgence de nature à accompagner les jeunes en temps de crise dans le cadre des compétences du Département. Pour autant, nos politiques jeunesses dépassent ce cadre de l’urgence. Nous travaillons à leur émancipation et à leur épanouissement qu’il s’agisse de leur scolarité, de leur cercle personnel, familial et social. Les jeunesses doivent être une priorité pour tous les acteurs publics.

L’État doit-il en faire plus ?

Je partage pleinement l’appel qui a été lancé il y a quelques semaines par la Défenseure des droits qui a demandé au Gouvernement de prendre pleinement la mesure des souffrances de la jeunesse et d’y mettre un terme sans attendre. Il faut agir et arrêter d’être dans le discours, dans la communication. L’inaction est insupportable, il y a non assistance à jeunesse en danger. Garantir le droit à la bonne santé mentale et physique est un préalable élémentaire, indispensable, pour s’émanciper.

« S’émanciper » cela passe aussi par l’éducation ?

Au sein de la majorité départementale, nous pensons que l’émancipation passe par la connaissance. Connaissance au sens large : de l’apprentissage scolaire à l’accès à la culture, en passant par la sensibilisation aux valeurs communes de la République et à l’ouverture à l’autre. Nous faisons de l’ensemble de ces champs d’action des priorités politiques ancrées à gauche. Nous déployons 350 millions d’euros d’ici 2027 pour construire 22 nouveaux collèges, en rénover trois et en agrandir deux. Nous finançons la construction d’écoles et d’équipements dans toutes les communes de Haute-Garonne. Nous travaillons à proposer le plus possible d’événements culturels gratuits ou à prix abordables comme ceux qui ont eu lieu tout au long de l’été. Nous avons créé le Parcours laïque et citoyen qui a sensibilisé plus de 220 000 collégiennes et collégiens depuis 2016 aux valeurs de la République et au principe de laïcité. Nous luttons contre le déterminisme avec la mixité sociale dans les collèges.

Malgré l’importance des politiques publiques en faveur des jeunes, ils ont une certaine défiance envers la politique, qu’en pensez-vous ?

Les jeunes ne se retrouvent pas, comme l’ensemble de la population d’ailleurs, dans ce que l’on appelle la politique politicienne mais ils sont fortement intéressés et mobilisés sur des sujets de société essentiels comme la lutte contre le réchauffement climatique ou les inégalités. Ils n’ont pas d’aversion pour la chose publique. J’en veux pour preuve leur participation aux instances départementales de dialogue citoyen comme le groupe miroir ou la nouvelle assemblée citoyenne départementale. Il faut sortir de ce cliché d’une jeunesse désabusée et autocentrée. C’est une fable bien éloignée de la réalité.

Le mot de la fin ?

Je veux que nos jeunes soient assurés que la construction d’un avenir plus juste mobilise toute notre énergie. Je suis persuadé que nous avons beaucoup à apprendre des générations qui nous succèdent. Nous pouvons encore corriger les dérives de notre monde en bascule. Il faut travailler en humilité, comme le disait Antoine de Saint-Exupéry : « La vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier ».