Décembre 2019 : Un département à deux vitesses, c’est NON !
Il y a quelques mois, le Gouvernement voulait imposer la disparition du Conseil départemental de la Haute-Garonne avec un transfert de ses compétences à la Métropole de Toulouse sur son territoire. Cette tentative a suscité une opposition des élu.e.s, des associations mais aussi des haut-garonnais.e.s alors estimé.e.s à 86% comme attaché.e.s au Département.
Grâce à ces défenseuses et défenseurs de l’unité des territoires, le Conseil départemental de la Haute-Garonne n’a pas disparu. Bien au contraire, il a été conforté dans son rôle de trait d’union entre tous les territoires qu’ils soient urbains, périurbains, ruraux ou de montagne.
Près de 9 mois après l’abandon de la « métropolisation », Sébastien Vincini, Président de la majorité Socialiste, Radicale et Progressiste du Conseil départemental de la Haute-Garonne, répond à nos questions.
Être le trait d’union entre les territoires, ça veut dire quoi ?
Cela veut dire que nous adaptons nos choix politiques aux spécificités de chaque bassin de vie. Le quotidien n’est pas le même dans un petit village de campagne qu’au cœur d’une métropole. Nous connaissons la réalité. Nous savons que la réponse aux problématiques ne peut pas être la même partout, nous agissons selon les spécificités de chaque territoire. C’est aussi soutenir les forces vives des territoires pour que les projets d’intérêt local se réalisent même là où les moyens financiers et humains sont moins importants. Notre objectif est l’égalité entre les territoires dans leur diversité.
Sur les difficultés du quotidien, parlons des zones blanches ! Depuis des années, on entend parler de la fibre optique… En Haute-Garonne c’est pour quand ?
D’abord, il faut le préciser. Oui dans certains territoires, se connecter à internet relève du défi. Oui dans certains territoires, la dématérialisation administrative, comme par exemple la déclaration de ses impôts, est difficile parce qu’internet ne marche pas. C’est un problème majeur parce la fracture numérique alimente les fractures sociales et territoriales, elle aggrave le sentiment d’abandon que connaissent un nombre important de nos concitoyens. Notre majorité ne reste pas les bras croisés.
En juin 2018, le Département au travers du syndicat mixte Haute-Garonne Numérique présidé par Annie VIEU s’est engagé via une délégation de service public avec l’entreprise chargée d’installer la fibre optique, sorte de « tuyau pour internet ». Il faut rappeler deux éléments importants sur son déploiement. Le premier, c’est que 100% du territoire de la Haute-Garonne va être raccordé à la fibre optique. Cela représente 280 000 prises reliées au Très Haut Débit internet. Le second, c’est qu’initialement le déploiement devait être finalisé en 2030. Grâce au travail de ma collègue Annie Vieu, ce chantier immense sera terminé d’ici fin 2022 en seulement 3 ans.
Mais pourquoi a-t-on l’impression que cela ne va pas assez vite ?
On a cette impression parce qu’il y a de l’impatience, à juste titre, c’est un sujet important ! Ce raccordement répond à un besoin majeur exprimé par les haut-garonnais.e.s. et il est fortement attendu.
Ce chantier colossal représente 533 millions d’euros d’investissement, dix mille kilomètres de fibre optique installés et plus de 500 000 habitant.e.s concerné.e.s. La Haute-Garonne sera l’un des premiers départements de France avec 100 % du territoire couvert en fibre optique avec les premier.e.s abonné.e.s dès la fin de cette année.
Vous mentionnez « Haute-Garonne Numérique ». Il existe aussi « Haute-Garonne Environnement », « Haute-Garonne Tourisme »… le Conseil départemental a près de 10 agences ! N’est-ce pas compliqué notamment pour les petites communes pour savoir à quelle porte frapper ?
Effectivement, le Département propose de multiples services d’accompagnement à disposition des collectivités locales pour mener leurs projets à bien, c’est une offre d’ingénierie complète et c’est extrêmement positif.
Encore une fois, nous ne vivons pas en dehors de la réalité. Nous savons que les élu.e.s locaux, qui exercent des mandats de plus en plus complexifiés, ont besoin qu’on leur simplifie la vie pour pouvoir agir efficacement, dans l’intérêt des habitant.e.s. C’est pour cette raison qu’il y a quelques semaines nous avons lancé « Haute-Garonne Ingénierie ». Ça n’est pas une agence de plus… Bien au contraire, c’est fini le temps où il fallait frapper à plusieurs portes ! Nous créons une plateforme unique sur laquelle les collectivités peuvent faire une demande unique.
En résumé, nous mutualisons les expertises, nous simplifions les démarches, nous répondons aux attentes des élu.e.s et donc aux besoins de leurs territoires et de leurs populations.
D’accord mais c’est un dispositif qui ne bénéficie « qu’aux élu.e.s »… Pouvez-vous citer un exemple d’une réalisation concrète du Département en matière de développement territorial qui impacte mon quotidien de citoyen.ne ?
Depuis 2016, chaque commune de Haute-Garonne, y compris Toulouse, bénéficie d’un soutien privilégié dans le cadre d’un « contrat sur mesure », sur plusieurs années, avec le Conseil départemental.
Nous avons déjà financé la réalisation de 2 690 équipements publics de proximité comme la construction d’écoles, d’équipements sportifs et culturels, de crèches, de salles polyvalentes…, soit près de 126 millions d’euros investis sur toute la Haute-Garonne. Vous le voyez : nous agissons sur tous les plans, solidarités, numérique, éducation et c’est du concret !