Vœu déposé par les membres du Groupe Socialiste, Radical et Progressiste
Objet : La haine n’est jamais confinée
Alors
que le monde entier se trouve à l’arrêt, confiné pour lutter contre un mal
invisible qui met en péril rien moins que la survie de l’humanité, les
discriminations, elles, ne font jamais de trêves et les violences
intrafamiliales augmentent vertigineusement.
Le
17 avril dernier, Mme la Haute commissaire des Nations Unies aux Droits de
l’Homme, Michelle Bachelet, rappelait que « pour les personnes LGBTI (Lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et Intersexes),
le domicile peut ne pas être un endroit sûr. ». Le
24 avril, c’était au tour de M. le Défenseur des droits, Jacques Toubon, de
s’alarmer sur le fait que « (…) les LGBTphobies constituent des
facteurs majeurs d’émergences des violences au sein de la famille. ».
En
effet, la Fondation Le Refuge, notamment, souligne recevoir de plus en plus de
jeunes LGBT, confinés au sein de familles homophobes, subissant des violences
psychologiques et parfois mêmes, physiques, au sein même de leur famille.
Certains
jeunes se trouvent chassés du domicile familial en dépit du confinement, au
prétexte de leur orientation sexuelle ou identité de genre. C’est ainsi un ou une
jeune par jour que les équipes du Refuge accueillent.
A
ces violences intrafamiliales s’ajoutent ces courriers, dont la lâcheté n’a
d’égale que l’anonymat, reçus par certaines personnes LGBT, les accusant d’être
« porteurs et porteuses » du virus, rappelant les heures noires du
début de l’épidémie de VIH, où les malades voyaient à la somme de leurs
souffrances s’ajouter d’aussi absurdes qu’ignobles discriminations.
Face
à ces situations, alors que certaines et certains parlementaires proposaient
lors de l’examen du projet de budget rectificatif 2020 d’augmenter de 120 000
euros les crédits relatifs au logement et à l’insertion des personnes
vulnérables pour financer la prise en charge et l’hébergement d’urgence des
jeunes LGBT, le Gouvernement appelait au rejet de l’amendement sans le moindre élément
d’explication, et devait être suivi en cela par le législateur.
Nous
ne pouvons l’accepter !
En
Haute-Garonne, Le Conseil départemental, pilote des solidarités humaines
et territoriales, agit pour la protection des personnes vulnérables avec ses
partenaires associatifs. C’est d’ailleurs pour renforcer son soutien que notre
collectivité a adopté en janvier 2020 de nouvelles orientations stratégiques de
prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes ainsi qu’un plan
départemental pour l’égalité « agir ensemble contre les
discriminations ».
Mais si ces actions de terrain sont nécessaires, elles ne sont pas suffisantes. Aussi, nous demandons au Gouvernement, à l’instar de la campagne mise en œuvre pour la lutte contre les violences intrafamiliales, de lancer une campagne nationale contre la haine anti-LGBT, de renforcer l’arsenal juridique permettant des poursuites facilitées contre les auteurs de discriminations LGBT et d’augmenter les capacités d’hébergement d’urgence pour les jeunes femmes et hommes LGBT qui se retrouvent à la rue.
Parce que la haine n’est jamais confinée, notre action ne doit jamais s’arrêter !
Rapporteur Vincent GIBERT, Conseiller Départemental du canton de Toulouse 8